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kekeli bricole

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Toutes mes activités et mes passions réunies sur ce blog.


lecture : la cheminée prussienne

Publié par kekeli sur 27 Mars 2015, 02:25am

Catégories : #lecture

Je vous avais parlé de mes talents d'écrivains avec ma première nouvelle "grosse rancune" à lire ici si vous avez loupé l'article.

Aujourd'hui ma 2ème nouvelle publiée sur le magasine "Maxi". C'est pas tout récent puisque cela date de 2005.

lecture : la cheminée prussienne

l'histoire :

Gus est un petit malfrat à trois sous qui se prend pour un dur. Il a déjà fait plusieurs séjours en prison et devrait y croupir encore s'il n'avait pas eu la chance à chaque fois, d'attendrir le juge avec son histoire d'enfance malheureuse, entre un père alcoolique et violent et une mère prostituée, toujours absente. Alors, évidemment, toutes ses condamnations lui ont conféré un véritable titre de gloire auprès de ses copains, pas beaucoup plus reluisants que lui : ils se contentent de casser quelques voitures, de dévaliser des stations-service ouvertes la nuit, de terroriser un bourgeois attardé devant un distributeur de billets. Les recettes sont aussi minables qu'eux, mais le peu qu'ils se partagent est suffisant pour Gus, qui vit encore chez sa mère, maintenant retirée des affaires. Après chaque équipée avec sa bande, Gus rentre chez lui pour planquer son maigre magot en cachette de sa mère, des fois que celle-ci se rendrait compte qu'il a quelques sous ; elle serait bien capable de lui demander de participer aux frais de la maison, sous prétexte qu'elle a du mal à boucler ses fins de mois ! C'est vrai qu'elle ne possède pas grand-chose, et encore heureusement qu'elle a hérité une vielle bicoque de ses parents, un de ces pavillons en meulière come on en bâtissait autrefois dans les banlieues ouvrières, avec quelques vieux meubles éreintés et une de ces cheminées prussienne, en faïence décorée, avec un chauffe-plats, dans ce qui était autrefois la salle à manger. La cheminée, sa mère y tient. "C'est une pièce de collection !" prétend-elle. Une pièce de collection peut-être pense Gus, mais bien moche et bien grosse ! A sa place, lui il verrait bien un home-vidéo. De toute façon, il y a belle lurette que le conduit de la cheminée s'est déglingué, la rendant inutilisable. Sauf pour Gus, puisque c'est là-dedans qu'il planque les fruits de ses larcins, toujours trop maigres.

Mais cette fois, ça va changer ! Gus prévoie un gros coup, tellement gros, même qu'il s'en effraye un peu lui-même : il veut cambrioler une bijouterie ! Carrément ! Il a bien repéré l'endroit. La bijouterie est située dans une rue assez calme, et, le matin, il n'y a qu'une seule vendeuse. Il y a bien un système d'alarme, mais il paraît un peu vieillot. Cette fois, il va ramasser de quoi partir au soleil !

Le plus pénible pour cette bande de traînard, c'est qu'il va falloir se lever tôt ! Mais comme prévu, Gus retrouve sa bande un matin à l'heure où la vendeuse arrive. Il l'observe, de loin, pendant qu'elle prépare la mise en place des bijoux sortis du coffre. A l'heure de l'ouverture, à lui de jouer ! Gus, qui s'est spécialement habillé pour ne pas éveiller la méfiance, sonne à la porte de la bijouterie. La vendeuse regarde ce client à lunettes qui lui sourit, et ouvre la porte. La pauvre fille n'a même pas le temps de réagir que cinq types cagoulés lui tombent dessus et la poussent à l'intérieur. L'un deux la maintient en lui plaquant une main sur la bouche pendant que les autres raflent tout ce qu'ils peuvent sur les présentoirs. Ils savent bien que dans tout le tas il y a sûrement des bijoux de peu de valeur, mais tant pis : ils n'ont pas le temps de trier sur place. L'urgent, pour l'instant, est de filer avec le butin, car on entend déjà le hurlement des sirènes de police au loin. Le système d'alarme ne devait pas être si démodé que ça…

C'est Gus qui est chargé de planquer le butin, puis de le faire expertiser par un copain qui s'y connaît. Il sait déjà où il va se cacher : avec ses économies, dans la vieille cheminée où personne n'ira le chercher !

Quelques jours plus tard, alors que sa mère est sortie pour l'après-midi, le terrain est libre. Gus emmène chez lui son copain Fred, expert en bijoux. Son copain, c'est beaucoup dire : Fred à presque 70 ans. Dans sa jeunesse, il a réussi de gros coups qui lui ont permis de se ranger des voitures. S'il joue encore les experts, c'est pour rendre service aux jeunots qui seraient capables de se faire escroquer par un malfaisant. Il se paye en échange, d'une ou de deux pièces qu'il offre à une des femmes qui passent dans sa vie, car, malgré son âge, Fred est resté un grand cavaleur et son charme est intact.

Gus sort les bijoux de leur cachette et les étale sur la table. Fred pousse un petit sifflement. Pour une fois, les jeunots se sont bien débrouillés. Il y en a au mois pour dix mille euros de marchandises, annonce-t-il avant de préciser : " si vous négociez bien votre affaire !" Les chiffres tournent à toute vitesse dans la tête de Gus. Dix mille euros partagés en cinq, ça fait… deux mille pour chacun ! Ah, cette fois, c'est sûr : son home-vidéo, il va pouvoir se l'offrir.

Après avoir remis soigneusement son magot dans la cheminée de faïence, Gus s'apprête à sortir. Il faut aller annoncer la bonne nouvelle aux copains !

Ils vont tellement fêter l'événement que Gus ne rentre que le lendemain, épuisé par une nuit de fiesta. Il s'effondre sur son lit, s'endort aussitôt du sommeil lourd des fêtards ; le monde pourrait s'écrouler autour de lui, il n'entendrait rien. D'ailleurs, il n'entendra rien, vraiment rien…

Quand il émerge, tard, en tout fin d'après-midi, c'est le choc : la cheminée ! La cheminée a disparu ! Ce n'est pas possible ! Il scrute, il cherche, il va d'un mur à l'autre, affolé comme une mouche prise au piège. Quand sa mère paraît, Gus peut seulement bredouiller :

"La… la cheminée… Qu'est-ce que ?" Sa mère, enfin lui répond :

- La cheminée ? Je te l'avais toujours dit que c'était une pièce de collection ! Alors, un brocanteur est venu aujourd'hui avec un de tes amis, Fred, je crois qu'il s'appelle et je leur ai vendu. Tu te rends compte ? Ils m'en on donné une fortune : trois cents euros !"

FIN

Toujours publiée sous le prénom de mon mari pour les même raisons.

Toujours publiée sous le prénom de mon mari pour les même raisons.

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M
tel est pris qui croyait prendre!<br /> drole de gus,<br /> je te souhaite un bon week-end bizzzzzz
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G
superbe tu as de très beaux talents , écrivain , cuisinière , pâtissière, couturière c'est incroyable , aujourd'hui petit soleil ce matin cours boulange<br /> très bon après-midi bisous
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M
Génial,<br /> Tu as vraiment une imagination débordante, bravo encore.<br /> Bises
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M
Je suis admirative! j'aime bien écrire mais je ne suis jamais arrivée à aller jusqu'au bout, alors je te félicite! c'est génial! bonne continuation!
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